Ses travaux


L’origine africaine et négroïde de l’humanité

Cheikh Anta Diop nous enseigne que l’homme est apparu en Afrique, sous la latitude du Kenya. Les spécimens humains les plus anciens et nombreux sont négro-africains. Sous les latitudes tropicales, les hommes ont la peau noire, c’est grâce à la mélanine qui sert à protéger la peau des rayons ultraviolets du soleil. Cheikh Anta Diop nous apprend que le premier homme est noir, et que les premiers phénomènes civilisationnels sont africains : la fabrication d'outils, la poterie, la sédentarisation, la domestication, l'agriculture, la cuisson, etc. sont attestées et notamment dans le site de Nabta Playa en Egypte.

“La science sait de façon sûr que l’humanité a pris naissance en Afrique sur la latitude du Kenya. En Afrique, il y a eu 6 spécimens avant d’arriver à l’homme d’aujourd’hui. Les 3 premiers n’ont jamais quitté l’Afrique, ils n’ont jamais atteint le potentiel pour quitter l’Afrique. Les 3 autres sont sortis de l’Afrique. Le 4ème et le 5ème ont disparu. Le 6ème est l’homme comme nous. Il y a 40 000 ans, l’homme est entré en Europe. Il va y vivre de -40 000 à -20 000 ans, et va s’acclimater pendant le dernière glaçation à un climat extrêmement froid qui a duré 100 000 ans. Et par mutation et adaptation que l’homme de Cromagnon va apparaître, le premier homme blanc. Si on s’en tient sans préjugé aux données rigoureusement scientifiques, nous sommes bien obligés d’affirmer et en toute sérénité que c’est l’adaptation du grimaldien à ce climat froid qui a donné naissance finalement au type de l’on appelle conventionnement le type leucoderme, l’homme blanc. Le blanc est sorti du noir à la suite d’un processus d’adaptation à un climat froid. La race est une notion géographique. Si le premier homme n’était jamais sorti de l’Afrique, l’humanité serait homogène et noir. Le reste de la terre n’aurait été peuplé, il y aurait eu une seule humanité noire cantonnée en Afrique.” Cheikh Anta Diop


L’Egypte ancienne une civilisation négro-africaine

Cheikh Anta Diop nous apprend que la civilisation de l’Egypte antique était négro-africaine. C’est-à-dire que la médecine, l’astrologie, l’agriculture, les mathématiques, la philosophie, les arts ( la sculture), la religion, l’écriture sont des inventions négro-africaines.

Les anciens comme Hérodote, Aristote, Strabon et Diodore de Sicile sont d’accord pour affirmer que les égyptiens anciens avaient la peau noire et les cheveux crépus. Le témoignage de Volney est tout à fait édifiant. Il dit : “les coptes ont le visage bouffi, l'œil gonflé, le nez écrasé, la lèvre grosse ; en un mot, un vrai visage de Mulâtre. Volney dit également : “J'étais [c'est évidemment Volney qui parle à la 1re personne] tenté de l'attribuer au climat, lorsque ayant été visiter le Sphinx, son aspect me donna le mot de l'énigme. En voyant cette tête caractérisée Nègre dans tous ses traits [il s'agit bien sûr de la tête du Sphinx, tête qui est à l'effigie d'un pharaon de l'Ancien Empire], je me rappelai ce passage remarquable d'Hérodote, où il dit : Pour moi, j'estime que les Colches sont une colonie des Égyptiens, parce que, comme eux, ils ont la peau noire et les cheveux crépus : c'est-à-dire que les anciens Égyptiens étaient de vrais Nègres de l'espèce de tous les naturels d'Afrique ; et dès lors, on explique comment leur sang, allié depuis plusieurs siècles à celui des Romains et des Grecs, a dû perdre l'intensité de sa première couleur, en conservant cependant l'empreinte de son moule originel. »

Cheikh Anta Diop nous enseigne que les égyptiens se sont eux-mêmes appelés “Noirs” par le mot “Kemet”. Ce mot désigne les hommes et a la même étymologie que le mot biblique “kam” qui désigne les noirs. Dans la bible et le coran, l’Egypte est rattaché à un pays de noirs.

Cheikh Anta Diop nous parle de la mélanine. Il a réalisé des tests pour calculer le taux de mélanine des momies et les résultats permettent de classer les égyptiens anciens dans la race noire.

Cheikh Anta Diop et Théophile Obenga démontre que la langue égyptienne et les langues africaines ont le même ancêtre commun et c’est Théophile Obenga qui le reconstitue et l’appelle le négro-africain.

La renaissance africaine

“Quand pourra –t-on parler d’une renaissance africaine ?” C’est le titre du premier article de CHeikh Anta Diop à l’age de 25 ans, alors étudiant à Paris en 1948. Cheikh Anta diop constate que l’Afrique sort de 6 siècles de cataclysmes : la traite négrière européenne, l’esclavage, la colonisation et le néocolonisation. 6 siècles d’inhumanité, de violences, et de pillages. Pour s’en sortir, Cheikh Anta Diop propose la renaissance Africaine.

Cette renaissance passe par la création de l’état fédéral africain, dont la première mission est de garantir la sécurité militaire du continent. Dans un deuxième temps, il s’agit de récréer une unité linguistique par le choix d’une langue africaine comme langue continentale. Comme l’écrit C.A.Diop «Tandis que nous pouvons construire un État fédéral africain à l’échelle du Continent noir sur base de notre unité historique, psychique, économique et géographique, nous sommes obligés, pour parfaire cette unité nationale, pour la fonder sur une base culturelle autochtone moderne, de recréer notre unité linguistique par le choix d’une langue africaine appropriée que nous élevons au niveau d’une langue moderne de culture. L’unité linguistique domine toute la vie nationale. Sans elle, l’unité nationale et culturelle n’est qu’illusoire, fragile. Les tiraillements culturels de la Belgique le prouvent (Cheikh Anta Diop, Fondements économiques et culturels..,pp.18-19.).

La renaissance africaine c’est :
- la conscience historique africaine, fortifiée par la connaissance approfondie et autonome de tout le passé culturel africain ;
- le dialogue fructueux des Africains avec leurs propres héritages culturels, danses, musiques, littératures orales et écrites, valeurs esthétiques, valeurs sociales ; langues africaines
- la nouvelle créativité des Africains dans le monde d’aujourd’hui où il s’agit non seulement de "recevoir" mais aussi de "donner", de "participer", de "construire", d’"agir".

La renaissance africaine est un changement de paradigme. “L’Afrique doit redevenir l’Afrique”. C’est la reconstruction de l’être africain. Il doit recouvrer confiance en lui, en ses valeurs ancestrales. Il doit être fier de lui et entretenir son patrimoine naturel, culturel, économique, spirituel, en jouir pour prouver qu’elles sont à lui. C’est la tâche que chaque africain doit accomplir et selon ces capacités.

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‘En disant que ce sont les ancêtres des Nègres, qui vivent aujourd’hui principalement en Afrique Noire, qui ont inventé les premiers les mathématiques, l’astronomie, le calendrier, les sciences en général , les arts, la religion, l’agriculture, l’organisation sociale, la médecine, l’écriture, les techniques, l’architecture (...) en disant tout cela on ne dit que la modeste et stricte vérité, que personne, à l’heure actuelle, ne peut réfuter par des arguments dignes de ce nom. Dès lors le Nègre doit être capable de ressaisir la continuité de son passé historique national , de tirer de celui-ci le bénéfice moral nécessaire pour reconquérir sa place dans le monde moderne, sans verser dans le nazisme à rebours , car la civilisation dont il se réclame eût pu être créée par n’importe quelle race humaine - pour autant que l’on puisse parler d’une race - qui eût été placée dans un berceau aussi favorable, aussi unique.’

Cheikh Anta DIOP